Le 1er août 2019, Sofélia lançait un quiz en ligne dans le cadre de sa campagne « Les dessous du plaisir féminin ». Un an plus tard, sur base de l’analyse des réponses à ce quiz, faisons le point sur les trois clichés à propos du plaisir féminin qui ont encore la vie dure.

Du 1er août 2019 au 1er août 2020, 11.112 personnes ont répondu au « clito-quiz » ce qui équivaut à une moyenne de 926 personnes par mois. Ces chiffres reflètent un réel intérêt du grand public pour la thématique du plaisir féminin. Qui plus est, les comptes Instagram sur le plaisir féminin se multiplient et les médias abordent de plus en plus la question. En parler est déjà un premier pas pour briser les tabous et tendre vers une réelle égalité entre les femmes et les hommes en matière de sexualité !

Quelle est, en moyenne, la taille du clitoris ?

Sur 11.112 répondant·e·s au clito-quiz, 5.580 ignorent la taille du clitoris autrement dit environ la moitié des internautes ne savent pas que le clitoris mesure en moyenne de 10 à 11 centimètres.

Explications : à l’image d’un iceberg, la partie externe ou visible du clitoris appelée le gland, n’est que la partie émergée de cet organe. Dans la continuité du gland, il y a la partie interne, invisible à l’œil nu, qui est beaucoup plus grande que la partie externe.

Le saviez-vous ? Le clitoris est le seul organe de l’anatomie humaine entièrement dédié au plaisir sexuel. Il est composé de 8.000 terminaisons nerveuses responsables de sa forte sensibilité. Ce qui est plus que le pénis qui en possède 6.000.

Une sorte d’aura mystérieuse entoure la sexualité féminine. Cette impression qu’il s’agit d’une énigme est en partie due au fait que la sexualité féminine reste un tabou et qu’il est donc difficile d’en parler autour de soi. Notons que c’est Helen O’Connell, cheffe de la chirurgie et du service d’urologie d’un hôpital public de Melbourne, qui est la première à avoir décrit dans le détail l’anatomie du clitoris, en 1998 seulement. Elle a notamment constaté que son innervation était plus importante que ce qu’on pensait jusqu’alors.

Le point G, c’est…

Sur 11.112 répondant au clito-quiz, 4.334 personnes ne connaissent pas la définition du point G autrement dit environ 40% des internautes ignorent que le point G est une zone du vagin qui se veut potentiellement érogène.

Explications : Depuis 1950 et sa découverte en Occident par le gynécologue allemand Ernst Gräfenberg, le point G est source de questionnements, de publications et de recherches multiples : . Même si la communauté scientifique n’est pas au clair sur la question, elle semblerait toutefois s’accorder sur l’existence d’une zone érogène (région de l’anatomie humaine dont la stimulation entraine une excitation d’ordre sexuel. Ces zones sont nombreuses et propres à chaque individu) correspondant à la paroi antérieure du vagin. La stimulation de cette zone apporterait du plaisir sexuel. Comment ? Derrière cette paroi se trouve la partie interne du clitoris. En touchant cette paroi, la personne stimulerait donc indirectement la partie interne du clitoris, l’organe dédié au plaisir sexuel féminin.

Le saviez-vous ? L’atteinte d’un orgasme via la stimulation de cette zone G n’est en rien garantie. Toutes les femmes n’y sont pas sensibles de la même façon, ni au même endroit. Qui plus est, trouver le point G n’est pas obligatoire pour qu’une femme ressente du plaisir et/ou jouisse. Donc, un seul mot d’ordre : pas de pression !

Il existe deux types d’orgasme : vaginal et clitoridien

Sur 11.112 répondant au clito-quiz, 6.672 ont donné la bonne réponse : faux. Autrement dit environ 40% des internautes pensent qu’il existe deux types d’orgasme féminin : vaginal et clitoridien.

Explications : Les orgasmes dit vaginal et clitoridien proviennent en réalité de la stimulation de la partie externe et/ou interne du clitoris. Le clitoris, seul organe dédié au plaisir sexuel, possède des ramifications internes qui entourent le vagin. Donc, peu importe la manière dont ils sont obtenus et s’il y a eu une pénétration vaginale ou non, ces deux types d’orgasme sont provoqués par la stimulation du clitoris et les réactions qu’ils provoquent sont identiques (même si le ressenti d’un orgasme n’est pas toujours identique à un autre).

Dans les médias, les publicités, les films pornographiques mainstream, etc. le plaisir sexuel masculin est souvent mis en évidence au détriment du plaisir sexuel féminin. Les inégalités entre les femmes et les hommes s’insinuent donc jusqu’au sein des rapports sexuels. Cela se reflète notamment par le phénomène d’« orgasm gap » renvoyant à la différence observée entre la fréquence des orgasmes chez les femmes et chez les hommes, lors des rapports hétérosexuels. Le rapport sexuel est souvent réduit à la pénétration vaginale seule et néglige la stimulation de la partie externe du clitoris. Or, il existe une multitude de manières de faire l’amour. Il est primordial de se détacher de la vision paternaliste et hétérocentrée qui plane autour de la sexualité féminine. Notons aussi que l’orgasme n’est aucunement obligatoire à la réussite d’un rapport sexuel.

Le saviez-vous ? A la fin du 19ème siècle, Sigmund Freud estimait que le clitoris était un organe « amputé » (en comparaison au pénis qui serait complet) et que le vagin n’avait de valeur que comme réceptacle d’un pénis. Selon lui, toute femme devrait apprendre à avoir un orgasme « vaginal » (obtenu par pénétration seule uniquement) pour atteindre une sexualité adulte. Or, bien entendu, le vagin a autant de valeur que le pénis et le clitoris est un organe à part entière ! Qui plus est, considérer que le vagin n’a de valeur que comme réceptacle du pénis témoigne d’une vision centrée sur le plaisir masculin et exclut la sexualité entre personnes possédant un vagin.

Découvrez ou redécouvrez notre campagne « Les dessous du plaisir féminin ». Alors plutôt pro du clito, clito-balèze ou clito-novice ?

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