Violences intrafamiliales, harcèlement de rue ou au travail, discriminations : les personnes LGBTQI+ sont davantage victimes de violences que les autres. Plus facilement exclues, elles sont donc plus susceptibles de se retrouver en situation de précarité[1]. Mais où peuvent-elles aller quand elles se retrouvent seules ou en rupture avec leurs proches ? A quelles structures peuvent-elles s’adresser ?

La communauté LGBTQI+ : un public à risque de précarité

Les personnes LGBTQI+ sont exposées à de nombreuses discriminations dans tous les domaines de leur vie : vie professionnelle, familiale, milieux sportifs, scolaires, médicaux ou encore religieux. Cette population davantage exclue est donc plus sujette aux addictions, aux suicides et à la précarité, surtout lorsqu’elle fuit ou se fait mettre à la porte, dans un contexte de violences intrafamiliales[2].

S’il est impossible d’avancer un chiffre en Belgique, on estime que 40% des jeunes sans domicile fixe aux Etats-Unis est LGBT[3]. C’est un pourcentage très compliqué à évaluer chez nous car peu d’études ont été réalisées. Cependant, selon Tom Devroye, coordinateur d’Arc-en-Ciel Wallonie, les personnes LGBTQI+ doivent certainement être surreprésentées dans les populations précarisées et sans domicile fixe[4]. Une double peine donc, puisqu’elles sont victimes d’une exclusion basée sur l’identité de genre et/ou l’orientation sexuelle et d’une exclusion sociale[5].

Quelles structures d’accueil en Belgique ?

En France, la période de confinement a fait exploser le nombre d’appels sur la ligne d’écoute de la Fondation Le Refuge, mettant en lumière le manque de possibilités de prise en charge des personnes LGBTQI+ en cas de violences[6]. En Belgique aussi, les structures d’accueil pour les personnes LGBTQI+ constituent une véritable problématique. En effet, elles·ils ne savent pas vers qui se tourner si elles·ils doivent quitter leur domicile et ce, à juste titre, puisque presque aucune structure ou maison d’accueil n’existent spécifiquement pour elles·eux. D’où la difficulté d’estimer l’ampleur du phénomène[7].

Elles·Ils font donc appel aux CPAS ou aux différentes maisons arc-en-ciel qui tentent de les aider même s’il n’existe pas d’organisation spécifique pour les accueillir et que ces structures ne peuvent pas les prendre en charge physiquement[8]. Idéalement, pour être complets, la prise en charge et l’accompagnement doivent prendre en compte tant l’identité de genre et/ou l’orientation sexuelle de la personne que le contexte d’exclusion dans lequel elle se trouve[9].

Il n’existe que deux structures chez nous : un refuge d’accueil d’urgence à Liège, à l’initiative du CPAS et de la fondation Ihsane Jarfi, ainsi que l’asbl Le Refuge Bruxelles, qui propose un appartement d’accueil et d’accompagnement temporaire et pluridisciplinaire, capable d’accueillir 4 personnes. Le chemin est encore long afin de répondre à une demande d’aide croissante du public LGBTQI+ chez nous.

En tant que personne LGBTQI+, si j’ai un problème, vers qui puis-je me tourner ?

Les structures d’accueil :

Les structures d’aide et d’écoute :

Pour les interventions dans les établissements scolaires :

  • Le GrIS, un groupe de bénévoles homo et bisexuels qui rencontre les jeunes dans les écoles ou autres groupes associatifs pour les sensibiliser et répondre à leurs questions
  • Les animations EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) qui peuvent être organisées sur demande, auprès des centres de planning familial à tout moment du parcours scolaire

[1] DEMAILLY Jean-Guillaume, « Jeunes LGBTQI+ sans logement. Quand la différence conduit à la précarité », Analyse Vivre Ensemble Education, 2018 , https://vivre-ensemble.be/IMG/pdf/2018-15_lgbtqi_-_sdf.pdf (consultée le 28 mai 2020).

[2] DEMAILLY Jean-Guillaume, « Jeunes LGBTQI+ sans logement. Quand la différence conduit à la précarité », op. cit.

[3] RTBF, « En Prem1ère Ligne – De 320.000 à 400.000 jeunes homos à la rue aux Etats-Unis. Et chez nous ? », 17 septembre 2014, https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_en-prem1ere-ligne-de-320-000-a-400-000-jeunes-homos-a-la-rue-aux-etats-unis-et-chez-nous?id=8357341 (consulté le 28 mai 2020).

[4] DIOUF Elena, Entretien avec Tom Devroye, 8 mai 2020

[5] DEMAILLY Jean-Guillaume, « Jeunes LGBTQI+ sans logement. Quand la différence conduit à la précarité », op. cit.

[6] STIVE Margaux, « « Qu’est-ce-que je fais s’ils me foutent à la porte ? » : avec le confinement, la vulnérabilité des jeunes LGBT s’aggrave », FRANCE INFO, 24 avril 2020, https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/qu-est-ce-que-je-fais-s-ils-me-foutent-a-la-porte-avec-le-confinement-la-vulnerabilite-des-jeunes-lgbt-s-aggrave_3930989.html (consulté le 3 juin 2020).

[7] RTBF, « En Prem1ère Ligne – De 320.000 à 400.000 jeunes homos à la rue aux Etats-Unis. Et chez nous ? », op. cit.

[8] RTBF, « En Prem1ère Ligne – De 320.000 à 400.000 jeunes homos à la rue aux Etats-Unis. Et chez nous ? », op. cit.

[9] DEMAILLY Jean-Guillaume, « Jeunes LGBTQI+ sans logement. Quand la différence conduit à la précarité », op. cit.

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Pour davantage d’informations sur l’interruption volontaire de grossesse, consultez notre dossier thématique « Avortement ».

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