Téléchargez le dossier de presse des Soralia et de la Sofélia »Toutes et tous contre les violences faites aux femmes! »

Chaque année, le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, les Femmes Prévoyantes Socialistes (Soralia) et Sofélia (Sofélia-Soralia), associations d’éducation permanente féministes, progressistes, de gauche et mutualistes, font entendre leurs voix sur la problématique des violences faites aux femmes.

En Belgique, l’actualité est marquée depuis quelques semaines par la dénonciation de cas de viols et d’agressions sexuelles dans certains bars du quartier du cimetière d’Ixelles, au sein de la capitale. Faisant pourtant l’objet de plusieurs plaintes auprès de la police, ces faits sont restés impunis jusqu’au rassemblement de centaines de femmes dans la rue qui réclament la mise en place de mesures concrètes. Ces affaires démontrent, tristement, l’inaction des forces de l’ordre et la banalisation des violences faites aux femmes alors que près de 20% des femmes belges ont déjà été victimes de viol dans leur vie (1).

L’ampleur du phénomène n’est plus à prouver. Les femmes, partout dans le monde, sont victimes de violences multiples (physiques, sexuelles, psychologiques, économiques, institutionnelles) dans toutes les sphères de leur vie (professionnelle, en ligne, à domicile, dans l’espace public), ce qui a des impacts sur leur santé, tant physique que mentale, sur leur accès au marché de l’emploi ou encore sur leurs relations sociales. Enjeu majeur de santé publique, ce fléau a de lourdes conséquences sur les femmes mais aussi sur la société, qui omet l’importance primordiale d’une vraie politique de prévention.

La mobilisation est donc plus que jamais essentielle pour créer un rapport de force favorable aux droits des femmes au sein des différents gouvernements belges, que nous appelons à mettre en oeuvre et à respecter la Convention d’Istanbul (2), sur base des recommandations formulées par le GREVIO, groupe d’expert·e·s indépendant·e·s en charge d’évaluer la mise en place et le respect de la Convention d’Istanbul dans les pays qui l’ont ratifiée (3).

LA NÉCESSITÉ D’UNE LECTURE GENRÉE

La société dans laquelle nous vivons est une société patriarcale, c’est-à-dire dont l’organisation sociale et juridique se fonde sur la domination des femmes par les hommes à travers le maintien et la reproduction de toute une série d’inégalités de genre. Les femmes sont donc victimes de discriminations tout au long de leur vie et dans toutes les sphères qui la composent (santé, travail, famille, éducation, économie, etc.).

C’est dans ce cadre que s’opèrent les violences faites aux femmes, véritables manifestations de ce système de pouvoir. C’est pourquoi celles-ci sont spécifiques, prépondérantes et fondamentalement liées au contexte dans lequel elles sont perpétuées. Toutes les études le confirment : les femmes sont beaucoup plus concernées par les violences que les hommes, qui sont majoritairement les agresseurs.

Pourtant, cette lecture genrée est remise en cause par certains partis politiques conservateurs belges qui prônent la neutralité dans les textes de loi et les plans d’actions à ce sujet. Cette vision erronée et dénoncée par le GREVIO est, pour nous, tout à fait inacceptable, non seulement parce qu’elle s’inscrit dans une démarche intellectuelle malhonnête, qui mène à des prises en charge inadaptées, mais aussi parce qu’elle contrevient à la Convention d’Istanbul, traité contraignant ratifié par la Belgique en 2016. Nous exigeons donc aujourd’hui que les questions de genre soient intégrées de manière transversale dans tous les projets politiques de notre pays, d’autant plus lorsqu’ils concernent les violences faites aux femmes.

LES VIOLENCES SEXUELLES ET LA CULTURE DU VIOL

Les violences sexuelles sont multiples (viols, harcèlements, exploitations sexuelles, mariages forcés, mutilations génitales féminines ou encore violences sexuelles en contexte de conflits) et concernent tout le monde, bien que certains publics soient touchés de manière plus spécifique, comme par exemple les femmes migrantes, les femmes en situation de handicap ou encore les femmes queer (4).

Ces violences sont très prégnantes dans notre société. En cause ? La culture du viol, cet appareil de pensées, de représentations, de pratiques ou encore de discours qui excusent, banalisent, érotisent voire encouragent les violences sexuelles. Ce mécanisme s’accompagne d’une culpabilisation des victimes et d’une minimisation de leurs vécus qui les freinent dans un processus de dépôt de plainte et dans la recherche d’une prise en charge appropriée et adéquate.

Trouver les informations et l’accueil bienveillant dont les victimes de violences auraient besoin est d’ailleurs bien souvent un parcours du combattant tant les actrices·teurs de première ligne (assistant·e·s sociales·aux, éducatrices·teurs, infirmières·iers, etc.) et du monde juridique (juges, avocat·e·s, policières·iers, etc.) peinent à les orienter et à les accompagner avec justesse. C’est pourquoi nous réclamons leur formation de base et continuée sur la thématique ainsi que la création d’une ligne d’écoute violences sexuelles et un meilleur accès aux ressources disponibles pour les victimes.

Victime, témoin, agresseur… Vous cherchez de l’aide ? Rendez-vous sur www.infoviolencessexuelles.be.

MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR

La lutte contre les violences faites aux femmes implique une évolution profonde des mentalités et des comportements. Ce chantier d’envergure requiert du temps mais aussi des moyens, financiers et humains, ainsi que des plans d’action ambitieux.

En effet, l’objectif à terme est une diminution significative du nombre de victimes et non leur prise en charge et leur accompagnement à postériori. Or, pour y parvenir de manière effective, la mise en place d’une politique de prévention globale, pérenne et coordonnée est indispensable.

Malheureusement, ce volet est souvent le parent pauvre de la lutte contre les violences faites aux femmes. Pourtant, ce sont les stéréotypes de genre, véhiculés dès la naissance, qui alimentent notre société patriarcale. C’est pourquoi nous demandons la généralisation de l’Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle (EVRAS) dans l’ensemble des établissements scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que la mise en oeuvre des recommandations formulées par la Plateforme EVRAS (5). Enfin, nous appelons à une collaboration renforcée entre les autorités et les associations spécialisées et de terrain ainsi qu’à leur financement structurel permettant l’élaboration d’animations et de campagnes de sensibilisation permanentes.

DE NOMBREUSES ACTIONS DE SENSIBILISATION AUTOUR DU 25 NOVEMBRE

LA CAMPAGNE MAINS MAUVES ET LA MOBILISATION NATIONALE – MIRABAL BELGIUM

Les Soralia et la Soféliafont partie de la plateforme MIRABAL Belgium. Comme notre équipe, participez à la campagne « Mains levées contre les violences ». Vous aussi partagez une photo de vous avec la main peinte en mauve et diffusez-la le plus possible. #stopviolencesfaitesauxfemmes #mirabalbelgium.

La plateforme Mirabal Belgium vous invite à une grande manifestation nationale à Bruxelles contre les violences faites aux femmes le dimanche 28 novembre 2021. Rendez-vous devant la gare centrale de Bruxelles à 12h30. Départ du cortège à 13h : https://www.facebook.com/events/379535237088060/.

LA CAMPAGNE « RUBAN BLANC » DANS NOS RÉGIONALES ET NOS CENTRES DE PLANNING FAMILIAL

Porter le Ruban blanc symbolise l’engagement de chacun et de chacune de ne jamais commettre d’actes de violences contre les femmes et de ne jamais les cautionner ou les passer sous silence.

Le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Comme chaque année, nos associations se mobilisent et mènent des actions de sensibilisation en Wallonie et à Bruxelles :

→ Retrouvez toutes les activités liées au Ruban blanc (distributions de rubans blancs, événements, débats, etc.) dans votre région sur le site : www.femmesprevoyantes.be/2021/11/16/25-novembre-journee-mondiale-contre-les-violences-faites-aux-femmes/.

→ Retrouvez toutes les activités auxquelles prennent part les Centres de Planning familial Soralia en Wallonie et à Bruxelles, rendez-vous dans la partie « Le blog » sur le site internet de Sofélia : www.sofelia.be.

CONTACTS PRESSE :
Florence Vierendeel (Soralia) – florence.vierendeel@solidaris.be
Eloïse Malcourant (Sofélia-Soralia) – eloise.malcourant@solidaris.be

(1) Sondage sur le viol : chiffres 2020 – Amnesty International Belgique

(2) Traité européen contraignant qui vise à lutter contre les violences faites aux femmes.

(3) Ce comité a publié, en septembre 2020, un rapport d’une centaine de pages à ce sujet afin d’établir un état des lieux de la lutte contre les violences faites aux femmes en Belgique et de ce qui est entrepris, ou non, par les autorités belges.

(4) Terme générique, qui englobe l’ensemble des minorités sexuelles et/ou affectives et de genre qui ne se définissent ni comme hétérosexuelles, ni comme cisgenres.

(5) Pour plus d’informations : https://www.sofelia.be/wp-content/uploads/2019/07/Plateforme-EVRAS-Recommandations.pdf. Cette généralisation doit également s’appliquer tout au long de la vie, hors du cadre scolaire.

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Pour davantage d’informations sur les violences conjugales, consultez notre dossier thématique « Violences conjugales ».

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Pour davantage d’informations sur les publics LGBTQIA+, consultez notre dossier thématique.

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