Pour télécharger le dossier de presse relatif à la campagne « Parlons transidentités* : Stop aux idées reçues » en format pdf, cliquez ici.

Sofélia lance ce 8 septembre une campagne d’information et de sensibilisation intitulée « Parlons transidentités* ». Cette campagne vise à déconstruire une série d’idées reçues sur les personnes trans* [1] dans le domaine de la vie relationnelle, affective et sexuelle comme « Les personnes trans* sont forcément malheureuses et instables », « L’EVRAS incite nos enfants à changer de genre » ou encore « Il est facile de faire une transition de genre, tout le monde peut aller se procurer de la testostérone en pharmacie ».

Informer sur les réalités des parcours des personnes trans* et déconstruire les idées reçues sur les transidentités participent à lutter contre la transphobie ambiante et persistante présente dans notre société.

L’importance de lutter contre la transphobie ambiante

Qu’est-ce que la transphobie ? Comme l’indique l’association Genres Pluriels, « [l]a transphobie est une attitude négative, pouvant mener au rejet et à la discrimination, à l’encontre des personnes trans. Les discriminations sont liées aux préjugés et la transphobie peut s’exercer sur des personnes trans* ou supposées comme telles (cisgenres). La transphobie peut se manifester sous forme de violences verbales (moqueries, insultes, propos discriminants), de violences physiques (agressions, viols ou meurtres) ou par un comportement discriminatoire ou intolérant (discrimination à l’embauche, au logement, à l’accès aux soins médicaux) ou encore de façon institutionnalisée (lois, règlements discriminatoires). » [2].

Les réseaux sociaux participent aussi à cette transphobie ambiante avec la présence de nombreux mouvements anti-genre [3] tendant à remettre en question l’existence-même des personnes trans*. Sur les réseaux sociaux, les discours de haine envers les personnes trans* prennent souvent une forme humoristique ou parodique ce qui entretient un climat transphobe et banalise les comportements haineux envers cette communauté [4]. Les personnes transphobes entendent justifier leurs propos par la « liberté d’expression ». Or, inciter à la haine envers un groupe minoritaire n’est pas une liberté : c’est un délit [5].

Pourquoi est-ce important de mener une telle campagne ?

Les personnes trans* sont disproportionnellement victimes de violences physiques, sexuelles ou encore institutionnelles [6]. Selon la FRA, l’agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, en Belgique, 34% des personnes trans* ont subi une agression physique ou sexuelle au cours des cinq dernières années, et 30% ont été victimes de discrimination au cours de l’année écoulée [7].

Une mauvaise représentation des parcours et une stigmatisation de ces communautés peuvent mener à diverses conséquences sur leur inclusion et leur bien-être. Puisque les personnes trans* ont plus difficilement accès à l’éducation, à l’emploi, à des services sociaux ou de santé, cela les empêche de participer à la société. Par ailleurs, elles font face à une augmentation de facteurs de risques (violences conjugales et sexuelles, problèmes de santé mentale et physique, pauvreté et sans-abrisme) [8], ce qui les expose à d’autant plus de violences.

Sofélia lance donc une campagne d’information, de communication et de sensibilisation autour des discriminations et violences vécues par les personnes trans* tout au long de leur vie, et plus particulièrement dans le domaine de la vie relationnelle, affective et sexuelle.

Les objectifs principaux de la campagne

  • Améliorer les connaissances du grand public sur les discriminations et les violences vécues par les personnes transgenres dans le domaine de la vie relationnelle, affective et sexuelle (VRAS) ;
  • Déconstruire auprès de tou·te·s les citoyen·ne·s les idées reçues sur les personnes trans* dans le domaine de la VRAS ;
  • Améliorer les connaissances du grand public, des personnes transgenres et de leur entourage, sur les lieux où des professionnelle·s formé·e·s peuvent les accueillir de manière adéquate en lien avec la VRAS.

Les supports de la campagne

La campagne « Parlons transidentités* » s’étendra du mois de septembre au mois de décembre 2025 dans l’espace public réel et virtuel via divers supports informatifs et pédagogiques.

Au programme :

  • Une campagne d’affichage dans l’espace public et dans plusieurs commerces en Wallonie et à Bruxelles du 15 octobre au 15 novembre 2025 ;
  • Des fiches informatives/pédagogiques déconstruisant plusieurs idées reçues ;
  • Une diffusion de plusieurs visuels sur les réseaux sociaux de Sofélia (Facebook et Instagram) ;
  • La participation de l’équipe de Sofélia à plusieurs actions de sensibilisation en Wallonie et à Bruxelles destinées au grand public.

La campagne d’affichage

La campagne d’affichage « Parlons transidentités* » comprend 4 affiches. Trois affiches déconstruisent des idées reçues répandues sur les personnes trans*. La 4ème affiche reprend une série de structures vers lesquelles se tourner si on est une personne concernée, un·e proche d’une personne concernée ou un·e professionnel·le. Chaque affiche déconstruisant une idée reçue est accompagnée d’une fiche informative et pédagogique permettant de déconstruire l’idée reçue dans les détails.

1. Les personnes trans* peuvent aussi être heureuses

Ce n’est pas le fait d’être trans* qui rend triste ou malheureuse·eux. Ce sont bien la transphobie ambiante présente dans notre société et les discriminations qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale des personnes trans*.

Les représentations médiatiques mettant en exergue des personnages trans* souvent dépressifs et l’exagération du taux de regret après une transition par les mouvements anti-trans* participent à accentuer l’idée reçue que les personnes trans* sont forcément malheureuses. Or, la transition améliore grandement l’épanouissement de nombreuses personnes trans*. Certaines recherches, dont une méta-analyse portant sur plus de 7.900 personnes, font état de taux de regret inférieurs à 1% après une chirurgie d’affirmation de genre [9].

Avancer que les personnes trans* sont forcément malheureuses a des conséquences sur la construction d’une image positive d’elles-mêmes. C’est pourquoi, il est important de montrer aux personnes trans* de votre entourage qu’elles sont acceptées et qu’elles peuvent compter sur votre soutien. En plus de montrer votre soutien, il est primordial d’évoquer ou de souligner d’autres aspects, comme la fierté, l’authenticité, la solidarité dans la communauté, l’épanouissement personnel et la confiance en soi. Les personnes trans* contribuent à une société plus inclusive et ouverte d’esprit, remettant constamment en question les normes et les stéréotypes de genre.

Téléchargez l’affiche “Les personnes trans* peuvent aussi être heureuses”
Téléchargez la fiche informative “Les personnes trans* peuvent aussi être heureuses”

2. Les parcours de transition doivent être plus accessibles

Méconnaissances du monde médical par rapport aux transidentités, temps d’attente très longs pour obtenir des rendez-vous notamment dans un Centre d’accompagnement de la transidentité, disparités géographiques pour les lieux de soin, etc. Entamer une transition, quelle qu’elle soit, n’est pas si facilement accessible. Et la présumée gratuité de ces soins est également une idée reçue.

Chaque parcours trans* est différent, il est donc nécessaire que les personnes trans* puissent choisir l’accompagnement psycho-médico-social dont elles ont besoin et ce, sans barrière financière, géographique et sans faire face à la transphobie déjà présente dans tous les aspects de la vie.

Téléchargez l’affiche “Les parcours de transition doivent être plus accessibles”
Téléchargez la fiche informative “Les parcours de transition doivent être plus accessibles”

3. L’EVRAS accompagne les jeunes à construire leur identité

L’EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) est un droit de l’enfant et les transidentités ne sont ni un effet de mode, ni une propagande idéologique qui seraient transmises dans les écoles.

Premièrement, précisons qu’il n’y a pas plus de personnes LGBTQIA+ [10] qu’avant. Les transidentités ont toujours existé et sont depuis longtemps invisibilisées, violentées et discriminées en raison de la prédominance de la binarité de genre [11] dans nos sociétés. De nouvelles avancées récentes ont permis une plus grande représentation et présence des personnes LGBTQIA+ dans l’espace publique, sur les réseaux sociaux [12] et dans les sphères médiatiques qui sont devenus des espaces d’expression, de militantisme et de partage d’informations pour les communautés.

L’EVRAS outille, accompagne et n’impose pas une identité de genre aux enfants.

Les animations EVRAS dispensées notamment par des professionnel·le·s de Centres de Planning familial formé·e·s aux thématiques abordent des sujets multiples tels que les sentiments, les émotions, le corps, le développement humain, les droits fondamentaux, les discriminations, l’inclusion, la santé sexuelle, ou tout questionnement qu’un·e jeune peut avoir ou aimerait poser aux animatrices·teurs en lien avec ceux-ci. Il n’existe pas de thème obligatoire à aborder en fonction de l’âge, les discussions et les échanges se font en fonction des besoins de chaque groupe et des enfants qui le composent. On peut donc y parler de transidentités dans le cadre de la diversité des identités de genre ainsi que lorsqu’on aborde certaines discriminations, ou si un·e jeune pose une question relative à la thématique. Ce n’est pas pour autant un sujet qui est toujours ou obligatoirement abordé.

Néanmoins, il est nécessaire et important de parler des différentes identités de genre, de la différence entre les notions de genre et de sexe (en terme biologique), ou encore de l’autodétermination avec les jeunes afin de :

  • Permettre aux enfants de s’affranchir des stéréotypes liés à un genre ou un autre (ne pas attribuer un jouet, un sport, un comportement à un genre en particulier,…) ;
  • Prévenir les violences et discriminations envers les personnes trans* ;
  • Permettre aux enfants en questionnement d’éviter de souffrir d’anxiété sociale, de pensées suicidaires ou autres troubles.

Téléchargez l’affiche “L’EVRAS accompagne les jeunes à construire leur identité”
Téléchargez la fiche informative “L’EVRAS accompagne les jeunes à construire leur identité”

La 4ème et dernière affiche de la campagne “Parlons transidentités” répertorie une série de structures vers lesquelles se tourner si on est une personne trans*, un·e proche d’une personne trans* ou un·e professionnel·le. Téléchargez l’affiche “Ressources”. Consultez les coordonnées des structures mentionnées sur l’affiche “Ressources”.

Des événements grand public en Wallonie et à Bruxelles

En parallèle de la campagne d’affichage et des publications sur ses réseaux sociaux, Sofélia prévoit de prendre part à plusieurs activités d’information et de sensibilisation en Wallonie et à Bruxelles à partir du mois de septembre 2025.  

Le 6 septembre 2025, Sofélia a participé à l’événement « Actions Portraits Pluriels » à Montigny-Le-Tilleul [13]. Il s’agissait d’une action organisée par le plan de cohésion sociale de la commune de Montigny-Le-Tilleul. Notre équipe y a tenu un stand mettant en évidence les contenus produits dans le cadre de sa campagne 2025.

D’autres activités grand public seront au programme de la campagne « Parlons transidentités* ». Les informations au sujet de ces événements seront communiquées prochainement sur notre site internet et nos réseaux sociaux. Restez donc connecté·e·s !

Des revendications politiques

Pour finir, la campagne « Parlons transidentités* » comprendra également un volet qui s’adressera aux personnalités politiques avec la rédaction d’une série de recommandations ayant pour objectif d’améliorer l’accès aux soins des personnes trans* en matière de vie relationnelle, affective et sexuelle. Ces revendications politiques seront établies en collaboration avec d’autres associations expertes sur le sujet.

Une initiative de Sofélia – la Fédé militante des Centres de Planning familial solidaires.

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région Wallonne. 

La charte graphique de la campagne et les illustrations ont été réalisées par Leyla Cabaux.

Sofélia – Place Saint-Jean, 1-2 1000 Bruxelles – Tél. 02/515.17.68 – sofelia@solidaris.be 

CONTACT PRESSE : Eloïse Malcourant – eloise.malcourant@solidaris.be – 02/515.17.68

Plus d’informations sur la campagne « Parlons transidentités*« 

[1] « Qualifie une personne dont l’identité de genre et/ou l’expression de genre diffère de celle habituellement associée au genre qui lui a été assigné à la naissance. Il s’agit d’un terme coupole, incluant une pluralité d’identités de genre, en fonction de l’auto-définition de chaque personne. ». Nous utilisons le mot « trans* » avec l’astérisque pour visibiliser cette pluralité de vécus. Voir DUFRASNE Aurore et al., Transgenres/Identités pluriel.le.s, Bruxelles, 2024.

[2] DUFRASNE Aurore et al., Transgenres/Identités pluriel.le.s, op. cit.

[3] FEDERATION LAÏQUE DES CENTRES DE PLANNING FAMILIAL, Le Planning familial face aux campagnes anti-genre : Comprendre, s’organiser et résister, Avril 2025, https://tinyurl.com/ykd2zehh.      

[4] INSTITUT POUR L’EGALITE DES FEMMES ET DES HOMMES, « Les cas de violences et de discrimination à l’égard des personnes LGBTI+ sont particulièrement préoccupants », 12 mai 2025, https://tinyurl.com/46cs7f39.

[5] L’incitation (l’appel) publique à la discrimination, à la ségrégation, à la haine ou à la violence sur base de l’orientation sexuelle est réprimé par la loi antidiscrimination de 2007 qui réprime certaines formes de discriminations et de discours de haine. MONITEUR BELGE, Loi tendant à lutter contre certaines formes de discriminations, 30 avril 2007, https://tinyurl.com/4uxn8k42.

[6] HUMAN RIGHTS FONDATION, « Dismantling a Culture of Violence », Human Rights Campaign Fondation, https://reports.hrc.org/dismantling-a-culture-of-violence.

[7] Carte blanche : Quand la transphobie s’invite le 8 mars et s’érige en victime médiatique, Fédération Prisme, 24 mars 2025.

[8] Ibid.

[9] Bustos VP, Bustos SS, Mascaro A, et al., Regret after gender-affirmation surgery : a systematic review and meta-analysis of prevalence, Mars 2021, https://tinyurl.com/mreucbj8.

[10] Que signifie le sigle « LGBTQIA+ » ? Par L, on entend « Lesbiennes », par G « Gays », par B « Bisexuel·le·s », par T « Trans », par Q « Queers », par I « Intersexué·e·s », par A « Asexuel·le·s » ou « Aromantique·s », et le + inclut les nombreux autres termes désignant les genres et les sexualités. Source : Thématique « LGBTIQA+ », site internet de Sofélia : https://tinyurl.com/msfpzuxp.     

[11] La binarité de genre désigne la pratique socio-culturelle de catégoriser l’identité de genre en deux catégories strictes que sont le masculin et le féminin qui sont déterminées en fonction du sexe biologique assigné à la naissance et auxquelles différents comportements, attributs et rôles de genre sont attendus. Cette représentation binaire engendre de grandes discriminations envers les personnes inter* ainsi qu’envers les personnes trans*. Une personne inter* est une personne qui présente des variations au niveau de ses caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux normes sociales et médicales existantes, à savoir la binarité mâle-femelle / féminin-masculin. Genres Pluriels – Glossaire

[12] Notons que l’augmentation de la visibilité et présence de personnes LGBTQI+ dans les médiaux et sur les réseaux sociaux s’accompagne d’une hausse d’harcèlement, de haine et de violence envers les personnes concernées. Voir à ce sujet : IPSOS, Enquête LGBT+ pride 2023, https://tinyurl.com/39uuad5t

[13] Actions « Portraits pluriels » — Montigny-le-Tilleul