La chambre haute espagnole a approuvé mercredi 9 septembre une réforme restreignant la loi en matière d’avortement. Selon cette disposition, les mineures ne pourront plus avorter sans consentement parental.

Un recul alarmant pour la liberté des femmes à disposer de leur corps

La Fédération des centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes (Sofélia-Soralia) et les Femmes Prévoyantes Socialistes (Soralia), en tant que mouvements luttant pour le droit à l’avortement en Europe et dans le monde, dénoncent la mesure espagnole qui constitue un recul alarmant pour la santé et les droits des femmes à disposer de leurs corps. Cette disposition ne diminuera en aucun cas le nombre d’avortements chez les jeunes. Elle risquera plutôt d’augmenter le nombre d’avortements clandestins entrainant des complications. Rappelons que, selon l’OMS, 47.000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement non médicalisé. En 2013 déjà, le gouvernement de Mariano Rajoy avait approuvé un avant-projet de loi interdisant l’IVG sauf en cas de risque vital pour la vie ou pour la santé de la mère ou en cas de viol, la malformation du fœtus n’étant pas considérée comme une raison valable pour avorter. Cette réforme avait été abandonnée par l’exécutif. Mais aujourd’hui les mineures devront obligatoirement demander l’autorisation de leurs parents pour interrompre une grossesse non souhaitée.

Cette mesure espagnole survient à quelques semaines du 28 septembre, journée internationale d’action pour la dépénalisation de l’avortement. Cet exemple nous démontre une nouvelle fois que ce qui semble être acquis peut toujours être remis en cause. Il nous prouve aussi qu’à l’heure actuelle, en Europe et dans le monde, le droit à l’avortement est attaqué de toute part. En Italie par exemple, la menace est d’un autre ordre : 80% des gynécologues invoquent la clause de conscience pour refuser de pratiquer l’avortement. Chez nous, en Belgique, ce sont des propositions de loi sur la déclaration des enfants mort-nés et l’attribution d’actes de naissance à ceux-ci qui menacent le droit à l’avortement. En matière de droit à l’avortement, la vigilance reste donc plus que jamais de mise.